Atomic Mac, mai 2021 : quelle vision du nucléaire pour les candidat·e·s aux régionales ?

Dans l’optique des élections départementales et régionales des dimanches 20 et 27 juin prochains, nous avons lancé des invitations à plusieurs candidat·e·s à ces élections. Deux ont répondu positivement à notre invitation : Olivier Crenn (PCF-LFI) et Florence Cerbaï (EELV).


L’émission

  • 01 min : le billet de Georges à Fukushima
  • 05 min : « Don’t know why », Norah Jones
  • 08 min : l’interview d’Olivier Crenn, candidat PCF-LFI en Drôme aux élections régionales
  • 24 min : « Bonoboo », M
  • 26 min : l’interview de Florence Cerbaï, candidate EELV en Ardèche aux élections régionales
  • 39 min : l’agenda, par Céline
  • 41 min : « The Suburbs », Arcade Fire

Sans surprise, le gouvernement japonais a choisi le rejet en mer

par Georges

… pour l’eau contaminée accumulée depuis 10 ans dans des cuves à la centrale de Fukushima daï-ichi. Cela faisait quelques mois voire des années qu’il procrastinait. TEPCo a accumulé plus d’1,2 million de mètres cube et le stock augmente chaque jour. La place devrait commencer à manquer sur le site de la centrale en 2022. Et comme il faut 2 ans pour construire une installation de rejet et instruire le dossier d’autorisation, le calendrier est tendu. les coopératives de pêche que les élus locaux sont contre.

En juin 2020, 17 communes de Fukushima avaient aussi pris position contre, tout comme l’industrie de la pêche. Même Baskut Tuncak, rapporteur spécial de l’ONU depuis 2014 sur les implications pour les droits humains de la gestion et de l’élimination écologiquement correcte des substances et déchets dangereux, s’en est mêlé dans une tribuneLors de la consultation publique, 4 011 avis ont été déposés et quasiment tous étaient opposés au rejet.  ette eau aurait dû être décontaminée par la station de traitement ALPS qui filtre 62 radioéléments, mais TEPCo a mal travaillé et 72% du stock a une concentration résiduelle qui dépasse les autorisations de rejet en mer. Ce n’est qu’en septembre 2018 que la compagnie l’a reconnu, lors de réunions publiques pour expliquer… le rejet en mer.

Depuis, la compagnie s’est engagée à reprendre de traitement de cette eau de façon à avoir une contamination résiduelle pour ces 62 radioéléments dans les limites autorisées. Les premiers tests effectués à l’automne 2020 étaient concluants, mais ne concernaient qu’un tout petit volume. Combien de temps il faudra pour tout reprendre ? Pas de communication sur le sujet. Officiellement, après un traitement correct, il ne resterait plus que du tritium, de l’hydrogène radioactif qui est très difficile à filtrer puisqu’il entre dans la composition de la molécule d’eau. Dans les faits, il y a d’autres radioéléments dans cette eau qui ne sont pas filtrés et qui seront rejetés, comme TEPCo l’a reconnu très récemment : c’est le cas notamment du carbone-14 et du technétium-99. Ils seront rajoutés au bilan des éléments rejetés pour vérifier la conformité avec les autorisations de rejet En ce qui concerne le tritium, qui est le radioélément le plus abondant dans l’eau après traitement, le stock s’élèverait à 860 TBq dans les cuves ce qui est largement plus que la limite annuelle de rejet fixée à 22 TBq. TEPCo veut donc étaler ses rejets sur une trentaine d’années pour respecter cette limite. Il y a encore du tritium dans les combustibles usés et dans les sous-sols des réacteurs. Le rejet pourrait donc prendre plus longtemps. Un des arguments avancés pour le rejet en mer est la fragilité des cuves en cas de séisme, mais même avec rejet, il faudra qu’elles tiennent des décennies. 

Du tritium des nappes phréatiques s’écoule en mer actuellement, soit directement, soit via les pompages mis en place par TEPCo. Le niveau de contamination résiduelle est évalué avant rejet. Est-ce que ces rejets seront pris en compte dans le total ?

La contamination résiduelle avant rejet n’est pas bien connue et aucun contrôle indépendant n’est prévu pour le moment D APRES L’ACRO. DE FUKUSHIMA DU 13 AVRIL 2021 ! D’autres infos suivront sur ceci dans l’émission spéciale Fukushima du début juin !