Communiqué de presse : audience en appel à Grenoble le 7 novembre ( suite citation directe FBFC )
09 nov. 2016 sdn 26-07 Communiqués de presse 0
"Lundi 7 novembre s’est tenu l’audience devant la cour
d’appel de Grenoble opposant trois associations (Stop nucléaire Drôme
Ardèche, Frapna Drôme et réseau SDN) à Areva NP de Romans sur Isère issu
de la fusion de l’ex FBFC (Franco-Belge de Fabrication du Combustible) avec le groupe Areva.
La
chambre correctionnelle de Valence avait débouté les trois associations
sans traiter le problème sur le fond au motif que la FBFC n’existait
plus. Le choix du juge d’appel semble avoir été différent, il a donc
souhaité entendre longuement toutes les parties, l’audience a donc duré
plus de 5h.
Les faits : le 24 septembre 2012 la
société FBFC constate qu’un "bouteillon" de matières fissiles humides
est stocké avec des "bouteillons" de matière fissiles sèches et n’était
par ailleurs pas identifié de la façon prévue. Afin de prévenir les
risques de criticité, les bouteillons contenant des produits fissiles
humides doivent respecter des règles d’identification, d’entreposage et
de transfert plus strictes que celles applicables aux matières sèches.
Ils doivent en particulier être identifiés de manière spécifique et
manutentionnés unitairement et manuellement . Le 25 septembre une
vérification a mis en évidence que d’autres bouteillons de matières
humides présentaient des écarts par rapport aux règles d’identification,
d’entreposage et de transfert interne qui leur sont applicables.
L’autorité
de sûreté nucléaire (ASN) ne sera avisée que le 26 septembre
contrairement aux exigences d’un avis immédiat en cas d’incident. En
raison du défaut de culture de sûreté et de prise en compte du retour
d’expérience dont a fait preuve Areva FBFC ainsi que du nombre de
bouteillons concernés par cet événement, l’ASN a reclassé cet événement
au niveau 2 de l’échelle INES, par décision du 31 décembre 2012.
Par
la suite en raison de la persistance de nombreux graves manquements aux
règles de sûreté malgré deux mises en demeure de l’ASN des 19 mars et
25 juillet 2013, et au regard de l’insuffisante efficacité des « plans
d’action » de l’exploitant pour remédier aux « dérives » du site, l’ASN
qui avait placé le site de Romans-sur-Isère sous vigilance renforcée en
2013, a reconduit ce placement sous vigilance renforcée pour l’année
2014 en multipliant les visites inopinées, « inspection de revue »,
contrôles, lettres de suivi, convocation de l’exploitant par le collège
de l’ASN .
Mais l’ASN s’est interdit d’aller plus
avant et de sanctionner la direction d’AREVA. Les associations ont donc
décidé de se constituer partie civile afin qu’un procès ai lieu.
Également
mis en cause deux cadresd’AREVA se sont défendu en montrant qu’à
l’époque ils étaient au moins trois à disposer de mandats similaires
pour gérer le site de Romans.
Ainsi pour la première
fois nous avons pu constater que la gestion de ce centre n’était pas
seulement déficiente en matière de gestion de la sécurité mais à tous
les niveaux jusqu’à la direction. Stop nucléaire 26 07 rappelle qu’à
Toulouse dans l’entreprise AZF en 2001 c’est un mélange de produit qui
avait provoqué une catastrophe que l’on imagine encore bien plus
dangereuse avec des matière radioactives.
La cour d’appel de Grenoble rendra sa décision le 6 mars 2017"
Dominique Malvaud