Exercice de crise de rire national - L'indignation.

Il y a quelques jours le 7 novembre 2013, la préfecture de la Drôme, la direction générale de la sécurité civile et de la gestion de crise (DGSCGC) / Mission nationale d’Appui à la gestion du Risque Nucléaire (MARN), l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) ont organisé conjointement un exercice national de crise nucléaire sur les installations d'EURODIF, situées sur le site AREVA Tricastin à Pierrelatte. L’alerte s’adressait à toute la zone riveraine de la centrale, population, école, entreprises. Un membre de la Commission Locale d'Information des Grands Équipement Énergétiques du Tricastin (CLIGEET) était présent sur les lieux dans l’école des Tamaris, à Bollène. Son témoignage complet est sur le site de SDN 26/07 ici.

Son constat est sans appel.

Bien que prévenu depuis 8 jours de l’exercice, l’école ne dispose pas de scotch pour isoler les ouvertures, les radios n’ont pas de pile, une partie du personnel n’appartenant pas à l’éducation national n’est pas au courant des mesures à prendre lorsque la sirène sonne l’alerte. Un extrait de son témoignage : « Je suis revenu profondément choqué ; au cours de cette visite, j'ai appris que le Plan Iode était caduque, à peine 90 doses pour 190 personnes initialement prévues .... Que les 4 employeurs de l'école - la Région, la Mairie, l'Intercommunalité et l’Éducation nationale - ne travaillaient pas ensemble. Que le système d'alerte automatique téléphonique ne fonctionnait plus depuis que Orange avait dénoncé le contrat avec la sécurité civile; c'est devant les tribunaux maintenant ... » « J'ai honte de la Mairie de Bollène, qui gratte chaque centime jusqu'à provisionner moins que le minimum prévu en pareille situation pour ne pas faire exploser le budget. Le scotch pour le confinement n'était même pas dans le kits ... »

Plusieurs centaines d’enfants dans une école construite dans les années 60 en même temps que la centrale située au pieds des salles de classe seraient condamnés en cas d’accident .

Et à Valence ? Entourée par 10 réacteurs nucléaires à moins de 100 km (40 km pour CRUAS), la ville dispose d’un Plan Communal de Sauvegarde (PCS) effectif depuis mai 2011 (nos courriers aux maires à ce sujet datent de février 2011, et la catastrophe de Fukushima de mars 2011). Sortir du nucléaire a rencontré le cabinet du maire et le directeur responsable du plan communal. Ce plan est vaste, il concerne tous les domaines relatifs à un accident nucléaire (d’une centrale voisine, d’un accident de transport nucléaire) et démontre une organisation complexe, très réfléchie, mais malheureusement inefficace sur de nombreux points de l’avis même du responsable.

L’alerte par appel téléphonique par automate n’est pas encore en place. Le confinement ne sera pas possible longtemps (quelques heures tout au plus), le Plan Iode (qui est tout récent) implique des délais importants pour la délivrance à la population alors qu’il doit être immédiat. 10 centres de distribution sont prévus (où il y aura 4 personnes : accueil, orientation, médecin, délivrance du produit) ; chaque centre concernera environ 8000 personnes qui devront s’y rendre pour obtenir leurs deux comprimés ; combien de temps pour tout cela alors qu’il y aurait obligation de se confiner ? Des heures, sans doute, pour mettre en place les mesures d’urgence. La conclusion du responsable municipal « le plan élaboré ne permettrait pas une bonne gestion de l’accident, et n’est pas améliorable. » est sans ambigüité.

Après Valence et Romans SDN 26/07 va rencontrer toutes les mairies jusqu’à CRUAS, un bilan sera fait régulièrement. Notre demande de rencontre avec la préfecture qui date de juin 2013 est toujours sans réponse.

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