communiqué de presse : anniversaire du 1er réacteur de Tricastin

32 ans déjà !  Souhaitons un anniversaire sans accidents au 1er réacteur du Tricastin

Le 31 mai 2012 (aujourd'hui) l'Unité de production n°1 mise en service  le 31 mai 1980 atteindra 32 années de fonctionnement. Ensuite ce sera le tour , le 07 août 2012 ,  de l' Unité de production n°2 .

Les 4 réacteurs du Tricastin fonctionnent au MOX  : Le MOX, abréviation de Mixed Oxyde est un mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium. Le plutonium est produit à la Hague par le retraitement des combustible usés des centrales et transformé en MOX à Marcoule puis assemblé à la FBFC de Romans sur Isère.

Ayant dépassé les trente années prévue de durée de vie d'un réacteur (la moyenne de la durée d'exploitation des réacteurs en service dans le monde ne dépasse pas 27 ans, il est donc impossible d'avoir un quelconque retour d'expérience), les quatre réacteurs du Tricastin ont subit ou vont subir des visites décennales visant à repousser de dix années leur durée de fonctionnement.

Lorsque M.Proglio patron d'EDF affirme que « plus les centrales vieillissent et plus elles sont sûres», il est infirmé par les chiffres de l’ASN ( Autorité de sureté du nucléaire ) : en 2009, il a été relevé 713 incidents de toutes sortes. En 2010, il y en avait plus de 900 dans toutes les centrales françaises.

Tous les éléments des réacteurs vieillissent : les générateurs de vapeur, l’enceinte de béton, les soudures, tout…et en particulier les cuves du réacteur qui jouent un rôle essentiel vis-à-vis des trois fonctions de sûreté du réacteur tel le confinement de la matière radioactive, la maîtrise de la réactivité et le refroidissement du cœur.

Pourtant le remplacement des cuves n’est pas envisagé sur ce type de réacteur pour des raisons de coûts (Henri Proglio, Pdg d’EDF estime à 600 millions, par réacteur, le coût de l’investissement) et de faisabilité (les accidents avec fusion du cœur n'ont pas été considérés lors de la conception des réacteurs de 900MW). EDF postulant que « la rupture de la cuve est un accident inenvisageable»… « dont les conséquences ne sont donc pas prises en compte dans l’évaluation de la sûreté du réacteur ». Pourtant L'ASN, qui a donné les autorisations de prolongement n'est pas aussi catégorique que le patron d'EDF. Note d'information de l'ASN Paris, le 05 Novembre 2010

http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Actualites/2010/Aptitude-au-service-des-cuves-des%20reacteurs-de-%20900-MWe

 « Le vieillissement des cuves des réacteurs

La cuve est l’équipement qui contient le cœur du réacteur : elle subit à la fois une température élevée (300°c), une pression importante et une forte irradiation au cours du fonctionnement de la centrale. Les propriétés mécaniques de l’acier des cuves sont modifiées par l’irradiation. Sous l’effet des neutrons, l’acier de cuve devient selon le vocabulaire technique plus « fragile » : sa résistance à la rupture en présence d’un défaut est amoindrie.

La prise en compte des défauts : La démonstration de la tenue en service des cuves prend en compte les effets du vieillissement et la présence éventuelle de défauts de fabrication. Il peut s’agir d'éventuels défauts non détectables - car de taille inférieure aux seuils de détection garantie des procédés de contrôle - ou des défauts mis en évidence par les contrôles réalisés en service. Certaines cuves du parc électronucléaire français présentent des défauts sous leur revêtement qui sont dus au procédé de fabrication : 33 défauts sous revêtement ont été observés sur 9 cuves, dont 20 sur la cuve du réacteur n°1 de Tricastin. Les défauts présents sur les cuves françaises sont contrôlés régulièrement pour s'assurer de leur absence d'évolution en fonctionnement, ce qui est le cas actuellement. »

Certitudes qui seront immédiatement infirmés par un incident sur les groupes électrogènes en 2011 eux aussi « infaillibles ».

Le jeudi 17 février 2011, EDF a signalé une usure prématurée de coussinets sur des groupes électrogènes de secours de huit centrales, dont celles du Tricastin (Drôme) et de Cruas (Ardèche). Ces générateurs de 6 MW doivent prendre le relais en cas de défaillance des deux lignes à haute tension qui permettent aux réacteurs et aux systèmes de sûreté de fonctionner. Le défaut sur les coussinets a été découvert à la suite de la défaillance d’un groupe électrogène lors d’un essai à la centrale du Blayais (Gironde).

«Une probabilité infime» ?

La centrale du Tricastin est la seule où l’incident a été classé au niveau 2 par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) car il concernait non seulement les groupes électrogènes de secours des unités n° 3 et 4 mais également le générateur commun aux quatre réacteurs qui sert en dernier recours. Les quatre unités du Tricastin n’avaient pas connu d’incident de cette importance depuis plus de dix ans !

A cela s'ajoute le fait que la conception des réacteurs a été pensée pour une durée limitée à 30 années maximum. Beaucoup d'éléments des réacteurs sont donc difficilement accessibles. Les centaines de travailleurs chargés du remplacement des éléments vieillis travaillent dans des espaces exigus, sans prises électriques, parfois sans lumière (voir l'excellent Film :Nucléaire — La Bombe humaine réalisé par Elsa Fayner, journaliste et réalisatrice)

Une conférence de presse sera organisée le 7 août 2012 devant les réacteurs du Tricastin en présence d'objets usuels ayant 32 années de fonctionnement.

Contact :
Christine Malfay-Régnier  06 08 40 33 09 , Dominique Malvaud  06 72 07 76 42                                   
                            

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