"Contrôle de la radioactivité de l’eau potable"
C’est la pagaille dans les fichiers du ministère de la Santé.
Le CRIIRAD demande des comptes et des garanties.
Savoir si l’eau qui sort du robinet
est contaminée par des produits radioactifs relève souvent du parcours
d’obstacles, des obstacles quasiment infranchissables pour Paris (3h pour récupérer les résultats d’une seule année, 12h pour les résultats des 4 secteurs). Chacun peut le vérifier sur le site internet du ministère de la Santé.
Pour des millions de personnes, les recherches sont non seulement fastidieuses, mais totalement inutiles
: les résultats d’analyse n’ont jamais été publiés ; dans certains cas,
il est possible que les contrôles n’aient jamais été effectués !
Plus grave encore, la CRIIRAD a identifié des contradictions majeures dans des données qui ont pourtant la même source officielle : le ministère de la Santé. Des 861 communes métropolitaines qu’elle a identifiées comme contaminées par le tritium en se basant sur les bulletins du site ministériel et sur les fichiers de la plate-forme data.gouv, moins de 250
figurent dans la carte que l’ACRO a publiée en juillet en se basant sur
les données transmises par la Direction Générale de la Santé : 72% des communes contaminées manquent à l’appel !
Autre sujet de préoccupation : des incohérences incompréhensibles
entre bulletins d’analyse publiés sur le site du ministère de la Santé
et les fichiers publiés sur data.gouv (qui proviennent pourtant de la
compilation de ces bulletins !). De nombreuses communes sont contaminées
d’après le site ministériel mais absentes des fichiers data.gouv ;
inversement, des résultats d’analyse publiés sur data.gouv et attestant
d’une contamination par le tritium, sont introuvables sur le site du
ministère (qui affirme pourtant publier l’intégralité des résultats).
Il ne s’agit pas de quelques cas problématiques mais de centaines d’anomalies. La CRIIRAD a par ailleurs relevé de nombreux cas d’infraction aux prescriptions réglementaires
: mise en œuvre extrêmement tardive des contrôles radiologiques et
fréquence de prélèvement très inférieure à ce qu’exige la réglementation
(sans que les conditions définies pour les dérogations ne soient
réunies).
Dans le courrier qu’elle adresse ce jour à la ministre en charge de la Santé,
la CRIIRAD demande que toute la lumière soit faite sur les
dysfonctionnements qu’elle a identifiés. Elle demande également des
garanties pour l’avenir, tant sur la fiabilité des résultats que sur
l’accès à des données exploitables et exhaustives. Pour que chacun
puisse vérifier, en toute transparence, le respect des obligations de
contrôle, il faut que les autorités publient l’intégralité des résultats
de tritium en remontant jusqu’à 2005 et donnent accès à toutes les
décisions préfectorales de dérogation aux fréquences réglementaires de
contrôle radiologique.
NB : En
complément de ces informations, nous vous enverrons d’ici vendredi soir
un lien vers une carte de France où vous trouverez les résultats
d’analyse des communes qui vous intéressent (pour l’instant uniquement
pour la période 2016-2019 et la France métropolitaine). Bien que les
données proviennent de fichiers officiels, elles sont malheureusement
incomplètes. Cette carte constitue cependant une avancée très importante
vers plus de transparence.
http://www.criirad.org/eau%20potable/2019-11-21_H3_cp_constats+enquete.pdf?utm_source=sendinblue&utm_campaign=INFO_TRITIUM_ADHERENTS&utm_medium=email&fbclid=IwAR0FrAnIy2OcqeESahZL-q6jPJWU-A_tgVDjnMqDrcmPO47AJlGGeCf_GQE |