Une belle rencontre : c'était mardi 21 mars au Navire

Comme le 6 avril 2016 quand nous avons accueilli  M. Oleg VEKLENKO ( liquidateur à Tchernobyl en 1986 ), mardi 21 mars 2017 au cinéma le Navire, nous avons encore  fait une belle rencontre.

Les membres de la délégation japonaise composée de plusieurs citoyens évacués de Namie et de ses environs, du réalisateur du film « Munen », d’un photographe de la NHK , d’un animateur radio ,  ont fait des milliers de kilomètres pour venir témoigner aux citoyens français de leur vie de « réfugiés nucléaires ».

De la pudeur, de la dignité et de la force, et un message répété : « Vous devez, vous citoyens français, informer autour de vous du risque nucléaire, dire que le nucléaire n’est pas sûr, et insister sur l’importance d’une vie quotidienne sans contamination nucléaire ».

En voyant ce film, conçu pour exprimer la tristesse et le remords des pompiers volontaires de Namie, nous avons aussi réalisé que cette notion sans cesse répétée : « La catastrophe nucléaire de Fukushima n’a fait aucun mort » est totalement fausse en plus d’être indécente ; une partie des blessés lors du tremblement de terre et lors du tsunami n’a pas pu être sauvée car les pompiers volontaires n’ont pas pu remplir leur mission du fait de la radioactivité élevée dans la zone ; sans la catastrophe nucléaire, le nombre de morts aurait été moins important.

Les orateurs ont insisté sur l’incertitude ( est-ce dangereux ou non de revenir vivre dans cette zone ? de faire son jardin et de manger ses légumes ? de boire cette eau ? ) qui détruit tout : les relations familiales, de couple, amicales, dans la communauté.

On a appris qu’actuellement, une lutte juridique s’est organisée pour faire reconnaitre le statut de « réfugié nucléaire », car le gouvernement japonais veut  faire disparaitre le libellé de ce grand groupe de personnes.

Enfin, quelque chose qui nous a étonnés : la certitude de ces personnes qu’elles vont avancer, qu’elles peuvent avancer ( que le démantèlement de la centrale de Fukushima est possible, et que cela ira mieux ensuite ) : nous ne partageons pas leur certitude mais nous la comprenons.

Un grand merci à Kurumi SUGITA, l’initiatrice de ce périple français, présidente de l'association Nos Voisins Lointains 3.11 et membre de SDN 38, qui a aussi assuré la traduction pour les Français, et merci aux 2 couples franco-japonais et à Sandrine de Réaction En Chaine Humaine qui ont assuré la traduction pour les Japonais ; Kurumi a aussi dit le texte de la pièce présentée pour la démonstration de Kamishibaï  ( Histoire de l’origine de la centrale nucléaire )

Merci enfin à Cyril DESIRE du cinéma le Navire qui a été particulièrement à notre écoute pour l’organisation de cette soirée un peu particulière.


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