Protéger les agriculteurs et les consommateurs ou l'industrie nucléaire et agroalimentaire.... les députés européens ont choisi.

Protéger les agriculteurs et les consommateurs ou l'industrie nucléaire et agroalimentaire.... les députés européens ont choisi.

Les députés européens se sont prononcés le  jeudi 9 juillet sur un projet de règlement définissant la contamination radioactive légale dans les denrées alimentaires et les aliments pour bétail en cas d’accident nucléaire (voir résultats du vote et analyse de la CRIIRAD (http://www.criirad.org/aliments-nma-accidentnucleaire/2015-07-10_cp-resultat-vote-Plmt-EU.pdf

Dans ce texte les députés européens ont validé, les Niveaux Maximaux Admissibles d’irradiation des aliments proposés à la vente dans l’Union Européenne.

Dans une pétition en ligne, la CRIIRAD a tenté de faire un contre-feu à l'insuffisance de connaissance  des députés mais aussi au travail de lobbying de l’industrie agroalimentaire et du nucléaire (http://www.criirad.org/images/petition-aliments-web.pdf).

Pour la CRIIRAD «  les Niveaux Maximaux Admissibles du règlement européen ont été définis pour l’impact d’un accident lointain, survenant à plus de 1000 km des frontières de l’Union européenne. Partant de ce postulat, les experts ont considéré que la contamination ne toucherait qu’une faible part de la ration alimentaire des consommateurs européens (10% des aliments solides, 1% de l’eau potable) ». Ce scénario exclu d’emblée tout accident dans les limites géographiques de l’Europe qui concentre pourtant près de la moitié des réacteurs nucléaires dans le monde (42% des 438 réacteurs électronucléaires en fonctionnement dans le monde sont implantés en Europe) (http://www.criirad.org/aliments-nma-accidentnucleaire/nma_cp-vc_21-mai-2015.pdf.)

Le texte adopté le 9 juillet minimise les risques et aboutit à la fixation de limites de contamination excessivement élevées en particulier pour les enfants. Ces nouvelles normes ne seront « activées » qu’en cas d’un nouvel accident nucléaire lointain (plus de 1000 KM), excluant au passage un accident nucléaire moins éloigné, mais à ce moment-là il sera trop tard pour discuter et essayer d’obtenir des limites moins dangereuses.

Pour STOP nucléaire 26-07 elles sont surtout le prélude à l’acceptation par les populations de la commercialisation dans l’Union Européenne de denrées aujourd’hui refusées (en provenance des pays de l’est ou d’Asie après les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima). En outre, en augmentant les niveaux maximaux admissibles, l’état Français pourra continuer, dans la vallée du Rhône, d’ignorer les contaminations liées à l’activité « normale » des installations nucléaires (rejets dans le Rhône, rejets dans l’air)  ou aux « incidents", tous considérés comme bénins,  et qui à plusieurs reprises ont contaminé les nappes phréatiques autour de Romans sur Isère, le Tricastin, Cruas….

Après le vote des députés, c’est désormais au Conseil de l’Union européenne de trancher. Il devrait se prononcer d’ici la fin de l’année. Sans mobilisation massive des citoyens européens, il y a peu de chance que le projet soit amélioré

STOP nucléaire 26-07 (http://www.sdn26-07.org/leblog/) demande au gouvernement français de défendre au sein du Conseil de l’Europe l’adoption de mesures assurant la protection des consommateurs et appelle à signer massivement la pétition en ligne (http://criirad-protegeonsnotrealimentation.wesign.it/fr)

STOP nucléaire 26-07 réclame l’affichage des denrées alimentaires quant à leur radioactivité et la présence de radioéléments.

STOP nucléaire 26-07 demande aussi la protection des agriculteurs de notre région qui seraient condamnés, en l’absence d’une politique d’indemnisation à changer le nom de leurs produits devenus radioactifs, (comme pour les « coteaux du Tricastin » en 2008),  pour continuer leur activité.

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