Rejets nucléaires et chimiques dans le Rhône touché fortement par la sécheresse en octobre.
29 oct. 2018 sdn 26-07 Communiqués de presse 0
Rejets nucléaires et chimiques dans le Rhône touché fortement par la sécheresse en octobre.
Tous les établissements nucléaires, centrales atomiques, complexes industriels (pudiquement baptisés INB = Installation Nucléaire de Base, dont certaines à finalité militaire), anciennes mines d’uranium et sites de stockage de déchets, engendrent des pollutions radioactives et chimiques dans les milieux aquatiques. Aux émissions gazeuses radioactives des centrales s’ajoutent donc d’importants rejets ou écoulements qui contaminent les eaux de surface (cours d’eau, plans d’eau et eaux littorales) et les eaux souterraines.
Les rejets “légaux” des centrales dans les milieux aquatiques
La Loi de Protection de la Nature de 1976 stipulait l’interdiction de l’introduction dans l’environnement de toute substance polluante. Mais ce beau principe est dérogé, pour les “établissements classés” (industriels, énergétiques et agricoles), par des autorisations de rejets polluants dans des normes fixées par arrêté préfectoral ou par décret. Ainsi les centrales nucléaires peuvent émettre “légalement” des gaz radioactifs (du tritium principalement et des gaz rares), des rejets liquides chimiques et des substances radioactives en milieu aquatique.
L'arrêté interministériel du 7 novembre 2003 prévoit que, lorsque le débit du Rhône est inférieur à 500 m3 par seconde, les rejets soient interdits. Concernant les 14 réacteurs qui impactent la Drôme et l’Ardèche ( 4 à Bugey, 2 à St Alban, 4 à Cruas et 4 à Tricastin) cet arrêté est, depuis la sécheresse de 2011, l’objet de dérogation permanente des rejets dans le fleuve en deçà de la limite réglementaire. Bugey 130 m3 /s, St Alban 300 m3 /s, Cruas 350 m3 /s, Tricastin 200 m3 /s
Outre ces émissions radioactives, la centrale rejette dans le fleuve des substances chimiques : de la soude , de l’acide chlorhydrique, du sodium , du chlore , de l’acide borique , de l’ammoniaque , de la morpholine, de l’hydrazine, des phosphates, des sulfates, des AOX…
Plus le débit de dissolution est faible plus ces produits chimiques et des radioéléments migrent et se concentrent dans les organismes aquatiques et dans les sédiments. Ils pourront, ainsi, se retrouver dans l’eau d’irrigation pompée dans le cours d’eau.
Or les dernières mesures relevées sur le site de l’Etat Hydroreel : station de Ternay (29 octobre 2018) sont particulièrement inquiétantes : https://www.rdbrmc.com/hydroreel2/station.php?codestation=695
Ces relevés indiquent un débit moyen journalier du Rhône extrêmement faible autour de 200m3/s sur les 15 derniers jours. Or aucune annonce du Préfet, des CLI (Commission locale d'information) ou de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire), ne précise si EDF à été autorisé à effectuer des rejets avec d’aussi faibles débits et dans quelles proportions.
En conséquence, STOP Nucléaire Drôme-Ardèche, appelle l’ensemble des associations, des organisations syndicales paysannes, et les municipalités riveraines à refuser ces rejets radioactifs et à manifester leur désaccord auprès des préfectures, d'EDF et de l 'ASN.
STOP nucléaire 26/07