Communiqué de presse de STOP nucléaire 26-07 : Tricastin à l’arrêt pour un mois

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Arrêt pour un mois de la centrale du Tricastin : l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) joue les méchants... avant de valider la cuve défectueuse du réacteur EPR de Flamanville ?

Voilà une affaire qui arrive opportunément pour "légitimer" devant les médias et l'opinion la prochaine validation de la cuve du réacteur EPR. Les réactions d'EDF contestant la nécessité de la fermeture contribuent à ce petit jeu de rôle devant les médias.

En imposant l'arrêt de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) le temps pour EDF de faire quelques travaux sur la digue de protection de cette centrale, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) se donne à peu de frais l'image d'un instance "intransigeante". Mais les renforcements exigés devraient être effectués en un petit mois, ce qui fait que cet "événement" ne sera finalement pas très gênant pour EDF.

Cette affaire révèle d'ailleurs une nouvelle fois l'incapacité de l'ASN à assurer une réelle sûreté nucléaire en France puisque, de fait, la centrale fonctionne depuis fort longtemps avec une digue insuffisante et dans une zone sismique : il a fallu un courrier d'EDF en août pour que l'ASN ne découvre la situation. Nous écrivions en 2012 « Lors de la conception de la centrale du Tricastin, c'est le séisme de Clansayes, dans la Drôme, qui fut choisi comme référence. Survenu en 1873, il avait atteint 4,7 sur l'échelle de Richter. Les concepteurs ont choisi de doubler cette intensité, et donc de prévoir des installations capables de résister à un séisme de 5,2. Le bémol : A une centaine de kilomètres de Tricastin, à Lambesc, un séisme de 6,2 a été enregistré en 1909. Selon le site internet de l'IRSN (consulté en décembre 2012), «  C'est le séisme le plus dévastateur qu'ait alors connu, de mémoire d'homme, la France métropolitaine  ». Le Tricastin et sa digue résisteraient-ils à une catastrophe de même ampleur  ? »

En quoi l'événement est-il nouveau ?

Il est même surprenant que l'ASN ne ferme pas l'autre centrale (CRUAS) située dans la même zone sismique et placée sous surveillance renforcée par l'ASN pour le motif pas si anodin de « dégradation du niveau de sûreté »

En réalité, il est légitime de se demander si cette annonce "tonitruante" n'est pas une façon de préparer le terrain pour une décision autrement plus cruciale, celle qui concerne la cuve du réacteur EPR de Flamanville (Manche).

En effet, si la cuve est validée par une ASN qui vient juste de "prouver" son "intransigeance" et son "indépendance", alors cette validation ne saurait être valablement contestée : la ficelle est grossière et ne saurait tromper grand monde.

L'ASN doit enfin remplir son rôle et fermer les réacteurs et installations nucléaires déficientes et classées par elle-même en surveillance renforcée et surtout mettre fin avant sa mise en fonctionnement au scandale financier, industriel et sécuritaire de l'EPR de Flamanville.

Stop nucléaire 26/07

Dominique Malvaud
tel: 06 72 07 76 42

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