Communiqué de presse : Le réacteur n°2 du Tricastin tiendra-t-il jusqu’à 40 ans ?

Le réacteur n°2 du Tricastin tiendra-t-il jusqu’à 40 ans ?

Le 6 février 2015, l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) a annoncé l’autorisation de fonctionnement au-delà de trente ans du réacteur n°2 de la centrale du Tricastin à la suite de sa visite décennale.

Sur les quatorze réacteurs EDF de la vallée du Rhône, douze ont atteint ou dépassé la durée de trente années de mise en fonctionnement (les deux réacteurs de St Alban les atteindront en 2016 et 2017).

À l'origine, les centrales nucléaires ont été conçues pour une durée normale d’exploitation de 30 ans, mais de nombreux « experts » de l’industrie nucléaire  souhaitent les faire fonctionner jusqu’à 40 ans puis jusqu'à 60 ans.

Ce  point de vue n’est, bien sûr, pas  partagé par Sortir du Nucléaire Drôme Ardèche (SDN 26/07) qui souligne comme  l'Observatoire du nucléaire, que  « plus un réacteur vieilli, plus il est susceptible de rencontrer des incidents ou anomalies ».

Les Amis de la Terre, Bond Beter Leefmilieu, Greenpeace, Inter-Environnement Wallonie, Voor Moeder Aarde et WWF font le même constat dans un document rédigé en octobre 2006 dans le cadre du débat national sur la prolongation de vie des centrales à 60 ans en Belgique.  Selon ces associations, en vieillissant, les centrales connaissent un accroissement du nombre d’incidents (petites fuites, fissures ou courts-circuits) : ''une fois que les réacteurs ont atteint le cap d’une vingtaine d’années de fonctionnement, le risque d’accident nucléaire augmente chaque année de manière significative''. (http://www.amisdelaterre.be/spip.php?article220) (''Les dangers de la prolongation de la durée de vie des réacteurs belges'').

Techniquement, c'est l'état de la cuve qui détermine la durée de vie d'un réacteur. Si de nombreux équipements peuvent fonctionner plus longtemps que 40 ans et que d’autres sont régulièrement rénovés ou remplacés car leur durée de fonctionnement n’excède pas 20 ou 30 ans (par exemple, les transformateurs d’électricité doivent être remplacés au bout de 25 ou 30 ans), les cuves sont, elles, inaccessibles et donc irremplaçables du fait de leur très forte radioactivité. Lors de la visite de prolongement au-delà de trente ans ces cuves sont examinées par des robots qui ne disposent pas des mêmes moyens d’expertise que des ingénieurs et scientifiques sur le terrain. Quand on sait que la cuve du réacteur N°1 du Tricastin accumule à elle seule plus de microfissures que l’ensemble du parc national, on ne peut qu’être dubitatif sur l’autorisation qui vient d’être accordée par l’ASN au réacteur voisin.

Alors, à l’ASN ce sont des apprentis sorciers ? Il y a un peu de ça mais ils ne sont pas les seuls à réaliser les tests. C’est EDF qui en effectue la plus grande partie et lorsqu’on sait que le principal enjeu de la prolongation de la durée de vie des réacteurs est que, passé 30 ans, ils deviennent rentables : ''il faut 25 ou 30 ans de fonctionnement pour qu'une centrale nucléaire soit amortie financièrement » souligne l’Observatoire du Nucléaire.Faire fonctionner le plus longtemps possible les centrales nucléaires représente donc un vrai "jackpot" pour les exploitants nucléaires comme EDF... quitte à  ce que l'un d'eux devienne le Fukushima Français !"

De 30 à 40 ans puis, comme le désire le patron d’EDF, aller jusqu’à 60 ans, voilà ce que nos « scientifiques » ont pour mission de nous faire avaler en cherchant à nous faire oublier que l’âge, use, abime, détériore toutes choses y compris les réacteurs nucléaires.




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