L’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) siffle, timidement, la fin de la récré.


                Alors que la question atomique est absente des débats sur la transition énergétique (mascarade démocratique pilotée par les nucléocrates) l’Agence de Sureté Nucléaire (ASN) siffle la fin de la récré, en publiant la semaine dernière son rapport 2012 sur le parc électronucléaire civil.

                L'Autorité juge " globalement assez satisfaisant " l'état général de nos 58 réacteurs. Quand l'auteur de cette formule de bulletin scolaire, Pierre-Franck CHEVET (Président de l'ASN), précise devant le Parlement qu'il " n'aurais pas aimé avoir ça comme appréciation ", il devient urgent de s'interroger sur les disparités entre centrales et il oblige à une seconde lecture du rapport produit fin novembre par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) qui (avec les précautions d’usages et des omissions soigneusement calculées) établissait à plus 430 milliards d'euros le cout d'un accident atomique majeur en France.


Punition pour tout le monde

                Les incidents nucléaires sont en hausse de 10% en 2012 ! L’ASN insiste sur le vieillissement du parc nucléaire d'EDF, 75% des réacteurs dépassent les 25 ans d’activité (installations construites de 1970 à 1990). Elle enfonce le clou avec le maintien des compétences : " D'ici trois à quatre ans, EDF devra faire face au renouvellement de 40% de son personnel ". Chaque chose à une fin, celle du nucléaire approche à grand pas, les installations ayant étaient programmées pour 30 ans de services.

                Enfin le rapport souligne que les opérations de démantèlement des installations du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), ferait dangereusement appel aux sous-traitants sans garantir de contrôles suffisants, et, qu'Areva est fermement invité à trouver une issue pour ses anciens stocks de déchets radioactifs, c'est un «dossier vieux de 20 ans». Au total, pas moins de 830 incidents recensés l'an dernier sur notre territoire.

                Pourtant, toutes les études convergent et prouvent que l’arrêt du nucléaire créerai plus de 600 000 emplois nouveaux pour le pays (en tenant compte de ceux détruits), mais les financiers de l'atome investissent toujours plus de millions et s'obstinent aveuglément. L’ASN ne propose aucune solution pour les déchets, les coûts d’entretiens et de maintenance en hausse, les risques croissants, un personnel de plus en plus âgé (remplacé par des précaires) et un parc définitivement usé. Il faut dire que depuis que le gouvernement se défausse (fuyant sa responsabilité de décider de l’avenir du parc nucléaire vieillissant) et qu’EDF avec Areva mènent une intense campagne pour prolonger de trente ans la durée de vie des réacteurs, l'ASN n’a pas la partie facile ...

Et en Drôme /Ardèche le tableau n’est effectivement pas réjouissant.


                Cruas est particulièrement épinglées. Au chapitre environnement, l'ASN souligne que des progrès importants restent à réaliser pour EDF, en particulier au Tricastin. Au fond de la classe, le site de Saint-Alban (38 – 26 Nord) est également cité comme mauvais élève. ET certains n’apprennent pas leurs leçons, selon 'Professeur' CHEVET "L'incident de Romans-sur-Isère (26), (...), illustre un manque de culture de la sûreté » ... Allons nous laisser les cancres écrire l'Histoire, comme à Tchernobyl ou à Fukushima ?

En finir définitivement et rapidement avec le nucléaire.


                Rapport après rapport, les gouvernements renvoient les décisions à plus tard alors qu’ils sont confrontés à des installations nucléaires vieillissantes. Le prolongement ou la construction de nouveaux réacteurs d'ici 10 ans, couterait des milliards d’euros aux contribuables tout en accroissant les risques d’accident majeur. C’est donc maintenant que ce gouvernement doit faire des choix : investir dans la fermeture de tous les réacteurs, développer les énergies propres, une « dé-consommation » de l’énergie électrique et piloter un vaste programme d’isolation et de construction de l’habitat.

                 Sortir Du Nucléaire en Drôme-Ardèche (SDN 26/07) interpelle tou-te-s les élu-e-s et / ou futur-e-s candidat-e-s aux élections municipales en vallée du Rhône pour agir envers ses administré-e-s en se prononçant en faveur de ce changement inéluctable et urgent de notre politique énergétique.

Contact SDN 26/07: Dominique Malvaud : 09.72.35.89.60

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