Conférence de presse mardi 7 août 2012 devant les réacteurs du Tricastin

Le 07 aout 2012  l'Unité de production n°2 mise en service le 07 août 1980 atteindra 32 années de fonctionnement (Les 4 réacteurs du Tricastin fonctionnent au MOX).

Ayant dépassé les trente années prévue de durée de vie d'un réacteur (la moyenne de la durée d'exploitation des réacteurs en service dans le monde ne dépasse pas 27 ans, il est donc impossible d'avoir un quelconque retour d'expérience). Tous les éléments des réacteurs vieillissent : les générateurs de vapeur, l’enceinte de béton, les soudures, tout…et en particulier les cuves du réacteur qui jouent un rôle essentiel vis-à-vis des trois fonctions de sûreté du réacteur tel le confinement de la matière radioactive, la maîtrise de la réactivité et le refroidissement du cœur.

Pourtant le remplacement des cuves n’est pas envisagé sur ce type de réacteur pour des raisons de coûts (Henri Proglio, Pdg d’EDF estime à 600 millions, par réacteur, le coût de l’investissement) et de faisabilité (les accidents avec fusion du cœur n'ont pas été considérés lors de la conception des réacteurs de 900MW). EDF postulant que « la rupture de la cuve est un accident inenvisageable»… « dont les conséquences ne sont donc pas prises en compte dans l’évaluation de la sûreté du réacteur ». Pourtant L'ASN, qui a donné les autorisation de prolongement n'est pas aussi catégorique que le patron d'EDF.
Note d'information de l'ASN Paris, le 05 Novembre 2010 (http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Actualites/2010/Aptitude-au-service-des-cuves-des-reacteurs-de-900-MWe)

« Le vieillissement des cuves des réacteurs

La cuve est l’équipement qui contient le cœur du réacteur : elle subit à la fois une température élevée (300°c), une pression importante et une forte irradiation au cours du fonctionnement de la centrale. Les propriétés mécaniques de l’acier des cuves sont modifiées par l’irradiation. Sous l’effet des neutrons, l’acier de cuve devient selon le vocabulaire technique plus « fragile » : sa résistance à la rupture en présence d’un défaut est amoindrie.

La prise en compte des défauts La démonstration de la tenue en service des cuves prend en compte les effets du vieillissement et la présence éventuelle de défauts de fabrication. Il peut s’agir d'éventuels défauts non détectables - car de taille inférieure aux seuils de détection garantie des procédés de contrôle - ou des défauts mis en évidence par les contrôles réalisés en service. Certaines cuves du parc électronucléaire français présentent des défauts sous leur revêtement qui sont dus au procédé de fabrication : 33 défauts sous revêtement ont été observés sur 9 cuves, dont 20 sur la cuve du réacteur n°1 de Tricastin. A cela s'ajoute le fait que la conception des réacteurs a été pensée pour une durée limitée à 30 années maximum. Beaucoup d'éléments des réacteurs sont donc difficilement accessibles. Les centaines de travailleurs chargés du remplacement des éléments vieillis travaillent dans des espaces exigus, sans prises électriques, parfois sans lumière ;  voir l'excellent film  : Nucléaire — La Bombe humaine réalisé par Elsa Fayner, journaliste et réalisatrice
http://documentaires.france5.fr/documentaires/nucleaire-la-bombe-humaine

Une conférence de presse est organisée le 7 août 2012 devant les réacteurs du Tricastin en présence d'objets usuels ayant 32 années de fonctionnement.
Contact : Christine Malfay Régnier 06 08 40 33 09, Dominique Malvaud 06 72 07 76 42, Alain Joffre : 06 75 50 29 86

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