Communiqué de Presse 7 octobre 2011

On nous raconte des "conneries" : la preuve l'accident CENTRACO à Marcoule......

Chiffres erronés, voire mensongers, sur la radioactivité des déchets : le lobby nucléaire est pris une nouvelle fois la main dans le sac.

En effet, la note d’information que l’ASN a publié le 28 septembre sur son site Internet , indique à propos de cet accident qui a provoqué la mort d'un salarié et quatre blessés dont un grave  qu’il « s’avère que le four de fusion contenait, au moment de l’accident, une charge d’environ 4 tonnes de déchets pour une activité de 30 MBq (30 Millions de Bq) et non de 63 KBq (63 000 Bq) comme l’a initialement indiqué l’exploitant ».

Cette information mise en évidence par un communiqué de la CRIIRAD daté du 30 septembre (http://www.criirad.org/) démontre qu'on est en droit de s'interroger sur le crédit que l'on peut porter sur l’auto surveillance de l’exploitant CENTRACO .

De 63 kBq à 30 MBq, l’écart n’est pas de 10 ou 20% mais de près de 500 fois !                                            Comme le souligne la CRIIRAD

« On est d’ailleurs en droit de se demander si la CENTRACO ne fonctionne pas en complète violation des prescriptions qui régissent son fonctionnement : violation des dispositions du décret d’autorisation qui limitent l’activité totale qu’elle est autorisée à détenir ; violation des limites de rejets de polluants radioactifs et chimiques dans l’atmosphère et dans le Rhône (voir communiqué de presse de Sortir du Nucléaire Drôme Ardèche du 12 juillet 2011). Si les rejets réels sont 10 fois ou 100 fois supérieurs aux rejets déclarés, le dépassement des limites de rejets de tritium ou d’émetteurs alpha serait par exemple avéré. »

Si la CRIIRAD confirmait le 14 octobre son intention de déposer une plainte, elle aurait le total soutien de Sortir du nucléaire Drôme Ardèche. Il est en effet important  de s’assurer que toutes les responsabilités sont bien recherchées et établies. L’explosion a provoqué la mort d’un employé. Un autre est toujours dans un état critique. Toute la lumière doit être faite sur les conditions de fonctionnement et de contrôle de l’installation.

…... Mais les "conneries" ne restent pas toujours impunies (la preuve : SOCATRI)

Vendredi 30 septembre, la Cour d’appel de Nîmes a condamné AREVA-SOCATRI pour pollution des eaux, à la suite de l’appel déposé notamment par le Réseau "Sortir du nucléaire". Cette condamnation sans précédent fait suite aux fuites radioactives détectées sur le site nucléaire du Tricastin, en juillet 2008.

Situé entre Valence et Avignon, le site nucléaire du Tricastin regroupe à la fois des installations de traitement du combustible et 4 réacteurs électronucléaires en fonction. La société SOCATRI, localisée sur ce site, assure la maintenance et le démantèlement de matériaux radioactifs, ainsi que le traitement des effluents nucléaires et industriels des sociétés AREVA du Tricastin.

Le Réseau “Sortir du nucléaire“, de même que de nombreuses associations et citoyens, avaient déposé plainte et s'étaient constitués partie civile. Le 14 octobre 2010, le tribunal correctionnel de Carpentras avait condamné AREVA-SOCATRI pour retard de déclaration d’incident mais l’avait relaxée du délit de pollution des eaux. Cette décision a donc été contestée en appel.

L’audience a eu lieu le 17 juin 2011, à la Cour d’appel de Nîmes. Elle a permis, à nouveau, de mettre en lumière les graves négligences qui sont à l’origine de l’accident de 2008. L’affaire a été mise en délibéré et le verdict a finalement été rendu le 30 septembre 2011. AREVA-SOCATRI a enfin été reconnue coupable du délit de pollution des eaux, en plus de sa condamnation pour retard dans la déclaration d’incident. Elle est condamnée à payer une somme d’un total de plus d’un demi-million d’euros : 300 000 euros d’amende et 230 000 euros de dommages et intérêts soit 160 000 euros à l’ensemble des associations et 70 000 euros aux particuliers.

Rappelons que la centrale du Tricastin a dépassé la limite de 30 années de fonctionnement (La  centrale nucléaire du Tricastin a été construite en 1974 puis mise en service en 1980 (T1 & T2) et 1981 (T3 & T4) ) en conséquence  Sortir du Nucléaire Drôme Ardèche (SdN 26-07) exige sa fermeture immédiate ainsi que celle de toutes les installations voisines liées à la fabrication et l'exploitation du combustible nucléaire tel que la  SOCATRI et  CENTRACO à Marcoule.

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