Sécheresse, nucléaire et pollution du Rhône

Communiqué de presse de Sortir du Nucléaire Drôme - Ardèche,

Les Conseils de l'Environnement et des Risques sanitaires et technologiques (CODERST) de l'Ardèche (le 16 juin 2011 et le 11 juillet 2011) et de la Drôme (le 7 juillet 2011) ont été réunis afin de débattre de la demande de l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) d'une autorisation pour la centrale de CRUAS de rejeter ses « liquides pollués par des éléments radioactifs et chimiques» dans le Rhône même si le débit du fleuve est inférieur à 500 m³/s comme le prévoit un arrêté ministériel (article 19-III ) depuis le 7 novembre 2003 (Voir ce document ASN.pdf).

Depuis le mois de mai cette centrale qui ne dispose pas de la réglementation en faveur au Tricastin (depuis 2007 la centrale du Tricastin peut passer outre le débit minimum de 480 m³/s sans avoir a demander d'autorisation, juste à en aviser l’ASN) rejette régulièrement des liquides radioactifs et des produits chimiques (Chlore résiduel et Hydrazine) dans le fleuve. Seule précaution, pour la même quantité de produit CRUAS  devrait étaler ces rejets (non pas  vider une cuve en 8 jours mais en 15 jours  ou plus).

La demande de l’ASN a reçu l’avis favorable  des CODERST Ardéchois (absence de quorum le 16 juin et vote favorable hier soir 2 abstention et 3 votes contre ) et Drômois (1 abstention et 4 votes contre). Cette « pollution légale » concerne aussi les départements du Vaucluse et du Gard , voir des Bouches du Rhone, qui n’ont même pas été sollicités à s’exprimer . Bien que l'ASN ait relevé « l'imprévoyance d'EDF sur ce dossier et sur d'autres » elle maintien sa demande.

Voila donc une industrie qui nous serine qu'elle a tout prévu, que les pires scénarios ont été envisagés, qu'il n'y a donc aucun risque et qui se voit contrainte, à la première sécheresse, de modifier les textes et normes qu'elle a, elle même, contribué à écrire.

Le comité Sortir du Nucléaire Drôme - Ardèche, s'oppose catégoriquement  à cette autorisation demandée par EDF. En effet la même quantité de rejet dans des débit d'eau inférieur de près de 50% à des normes déjà bien souple fait peser sur l'agriculture,  le tourisme et les riverains un véritable risque environnemental et donc sanitaire non évalué précisément . Cette nouvelle exigence d'EDF et de l'ASN est un acte d'agression vis à vis des populations visant à leur faire admettre qu'on peut s'accommoder du nucléaire et de ses conséquences.  L’ASN n’assortit en plus aucune contrainte réelle à l’exploitant pour évaluer l’impact direct de ces rejets exceptionnels.

EDF doit cesser immédiatement ses rejets tant à CRUAS qu'au Tricastin et respecter les arrêtés de départ. L'ASN doit rejeter la demande de dérogation d'EDF et nous exigeons des préfets, présidant les CODERST, qu'ils ne cèdent pas à des demandes d’industriels au mépris des populations et des activités de la vallée du Rhône.

Augmenter l'irradiation des fleuves, de l'environnement, des nappes phréatiques, de la chaîne alimentaire est inadmissible. En conséquence Sortir du Nucléaire Drôme - Ardèche, appelle l’ensemble des associations, des organisations syndicales paysannes, et les municipalités riveraines à manifester leur désaccord auprès des préfectures, d'EDF et de l 'ASN.
 
Valence le 11 juillet 2011

Sortir du Nucléaire en Drôme Ardéche
Christine Malfay-Regnier : 06 08 40 33 09
Dominique Malvaud : 06 72 07 76 42

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